Regard sur … Antoine HOOG, la passion des bulbes

Les ancêtres d’Antoine HOOG ont fondé en 1868, la firme Van Tubergen dans la ville de Haarlem aux Pays-Bas. La société, qui cultive des crocus, hyacinthes et tulipes exporte vers le Royaume-Uni et les Etats-Unis. Vers 1890 les clients découvrent les tulipes d'Asie Centrale, cultivées par le jardin botanique de Saint -Petersbourg.

Tecophilaea, crocus bleu du Chili

Antoine et Wannaporn Hoog au milieu d’anémones appenina

Antoine précise : « Mon arrière-grand père Johannes M.C Hoog embauchait des explorateurs pour rapporter des espèces encore inconnues en Europe. La société a prospéré jusqu’au milieu du XXe siècle en introduisant de nouvelles variétés d’iris, de muscaris, de glaïeuls, de tulipes…obtenues par croisements, en particulier les iris, narcisses et tulipes. Au fil des transmissions et des difficultés, mon père a ensuite créé sa propre firme en reprenant des stocks pour sauvegarder quantité de variétés des moins courantes aux plus rares. »

Après des études au jardin botanique Kew Gardens* à Londres, Antoine travaille dans l’entreprise familiale et au décès de son père en 1992, il reprend la collection de bulbes. Antoine cherche alors un terrain pour s’installer. Le coût prohibitif de la terre aux Pays-Bas, le contraint à s’expatrier. Il prospecte en Angleterre, en Belgique, puis en France de la Normandie jusqu’au Finistère. Il visite pas moins de 40 propriétés. Un terrain de 5000 m2 au pH calcaire, de l’eau à proximité immédiate, Antoine HOOG s’installe au village du Houx en 2003 avec sa femme Wannaporn originaire de Thaïlande. Michel et Marcel, leurs deux garçons sont nés après leur installation en France,

Antoine a parcouru le monde entier pour ramener des espèces rares. Il voyage moins mais un explorateur des régions
montagneuses du Chili lui fournit toujours des graines pour essayer de nouvelles cultures. Après la phase d’acclimatation, les graines récoltées sur l'exploitation, (acis, arums, bellevalia, crocus, muscaris, romulea, safran et tecophilaea) germent et croissent sous des châssis en verre, qui les protègent des fortes pluies. Plus loin dans le sous-bois on découvre les anémones, lys, narcisses, ellebores, perce-neiges, cyclamen, pivoines, trilliums .… La serre est réservée aux espèces les moins rustiques.

Antoine et sa femme cultivent leurs bulbes au naturel, le désherbage s’effectue à la main sans confondre la « mauvaise » herbe de la très jeune pousse. De bons yeux sont nécessaires pour répertorier les petits herbes noires,
les sagines et les cardamines hirsutes, avant qu'elles ne dispersent leurs milliers de graines ... Et dans les coins, qui ne sont pas binés on trouve parfois des orchidées indigènes, qui sont apparues spontanément.

Jardinier des bulbes ou « bulbiculteur », Antoine cultive plus de 3000 variétés ou espèces rares. Il expédie 60 % de sa production au Royaume Uni, et le reste aux Etats-Unis, à Hong-Kong (les crocus en particulier) en Scandinavie, aux Pays-Bas et en France au jardin botanique Château Pérouse près de Nîmes.

*Kew Gardens : Ces jardins et serres inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO, s’étendent sur 121 ha à l’ouest de Londres. Ils abritent l’une des plus importantes collection de plantes du monde (plus de 30 000 végétaux) et un centre de recherche botanique