Regard sur.… La guerre d’Algérie

En ce jour de Toussaint, trente attentats ont lieu en différents points du territoire algérien alors colonie française.
Personne en France ou en Algérie ne pense qu’une guerre vient de commencer. L’objectif des rebelles : obtenir par tous les moyens, l’indépendance d’un état algérien souverain et démocratique. Le conflit entre le FLN Front de Libération Nationale et l’armée française durera huit années. Au début du conflit, les militaires de métier sont aux commandes mais très vite, les réservistes et les jeunes appelés sont envoyés sur le terrain.

En appui à l’armée de métier, trois millions de jeunes soldats du contingent passeront plusieurs mois de leur vie de l’autre côté de la Méditerranée. Le service militaire est prolongé de 18 à 27 mois ; certains y passeront 30 mois. Près de 30 000 soldats français dont 312 costarmoricaines sont morts ou ont disparu durant le conflit. Deux jeunes plémytains ne sont pas revenus : L’abbé Louis ROBERT 22 ans, du village du Bouillon a été porté disparu à Khenchela le 18 février 1956.

Jacques CHOUPEAU de Moulouët est décédé le 24 janvier 1961 à l’hôpital militaire d’Alger. Le 19 mars 1962, c’est le cessez- le feu. Il faudra attendre 1999 pour qu’une loi reconnaisse que les « évènements » d’Algérie étaient bien une guerre et qu’une journée nationale du souvenir soit instituée. Dès leur retour, les anciens combattants n’ont pas attendu pour créer partout en France des associations d’anciens combattants. A Plémy le comité FNACA est créé dès 1963 et un premier bureau formé en 1964 avec Francis CHOUPAULT à la présidence. Jean PILORGET lui succédera en 1987. Il passera la main à Michel EVEN en 2022. Depuis 2002, une rue du bourg rappelle la date du Cessez-le feu.

Joseph HUET avait 21 ans en 1955. Appelé sous les drapeaux, il fait ses classes à Coëtquidan pendant huit mois. En janvier 1956, il part en Algérie. « Je me souviens de la traversée de la Méditerranée. Beaucoup de camarades avaient le mal de mer. J’étais dans la soute avec des bovins... » Son régiment est affecté dans la région de Palestro, en Kabylie, dans le nord du pays. Le 13 mars 1957, lors d’un accrochage avec les rebelles, Joseph soldat de 1ère classe s’est distingué pour son audace lors de l’assaut, causant des pertes à l’ennemi et récupérant des armes. Dix de ses camarades y laisseront leur vie ce jour-là. Pour ce fait d’arme, il recevra avec deux autres soldats la croix

En janvier 1959, Fernand TURBAULT alors âgé de 21 ans est appelé sous les drapeaux. Il débarque à Philippeville, non loin d’Alger et est incorporé directement au 7 ème régiment de tirailleurs algériens pour servir dans un bataillon opérationnel, disciplinaire et d’intervention. Il effectue trois mois de classes près de Constantine puis, promu soldat de 1 ère classe rejoint le bataillon à Barika dans le massif des Aurès, au nord est de l’Algérie. Cette région montagneuse est le fief des «insurgés» ou des «résistants» suivant le point de vue de chacun. Pour avoir participé à de nombreuses opérations souvent sanglantes, Fernand est décoré de la médaille commémorative des opérations de sécurité et de maintien de l’ordre en janvier 1961. « Dans mon régiment, nombreux étaient les harkis, ces algériens qui avaient choisi de combattre dans l’armée française. Mes frères d’arme, je ne sais pas ce qu’ils sont devenus… A la fin de la guerre, la plupart n’ont pas pu rentrer en France. » Fernand, lui est rentré au pays en mars 1961, il aura passé 27 mois en Algérie.